Le visage de la LPHF va vraisemblablement changer à partir de lundi soir: les équipes prendront part au repêchage parmi un bassin de joueuses débordant de talent. Montréal possède le cinquième choix.
La ligue avait annoncé à la fin du mois de mai que 167 joueuses originaires de 19 pays différents s'étaient déclarées pour le repêchage de la LPHF. On retrouve dans la liste des noms déjà connus à cause de leur expérience avec les équipes nationales Canadiennes et Américaines, mais également des joueuses ayant évolué dans le circuit universitaire Canadien, ainsi que plusieurs joueuses expérimentées qui ont évolué, entre autres, dans la SDHL (la ligue féminine Suédoise). Le repêchage s’étalera sur 7 rondes, pour un total de 42 joueuses.
De grands talents de la NCAA
Sans surprise, le consensus pour le tout premier choix du repêchage (appartenant à New York), est nul autre que Sarah Fillier. L’Ontarienne de 23 ans vient de terminer son parcours de cinq saisons avec les Tigers de l’Université Princeton en possédant déjà une médaille d’or olympique, et quatre médailles de championnats mondiaux, dont trois médailles d’or. Lors de sa carrière universitaire, elle a récolté 194 points en 120 parties, soit une moyenne de 1.62 par match.
Parmi d’autres Canadiennes avec expérience en équipe nationale, on retrouve l’héroïne de la médaille d’or du dernier championnat mondial: Danielle Serdachny. La finissante des Raiders de l’Université Colgate est généralement projetée pour être repêchée entre les deuxièmes et quatrièmes choix. L’équipe d’Ottawa possédant le deuxième choix du repêchage, il serait peu surprenant que Serdachny soit leur sélection lors du premier tour. Dans ce scénario, elle apporterait une autre puissance offensive à la formation et rejoindrait des coéquipières de l’équipe nationale avec laquelle elle a participé aux deux derniers championnats mondiaux.
La défenseuse Claire Thompson est également projetée pour être repêchée au premier tour. Celle-ci ne provient pas directement de la NCAA, mais avait passé quatre saisons avec les Tigers de l’Université Princeton (dont deux aux côtés de Sarah Fillier). Il est raisonnable de croire qu’elle sera sélectionnée par Montréal au premier tour si elle est toujours disponible. Talentueuse et habile dans son rôle, Thompson a déjà de l’expérience avec certaines joueuses de la troupe Montréalaise via son expérience dans l’équipe Canadienne (avec laquelle elle a remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques de 2022). Elle serait donc un choix plutôt logique, d’autant plus que l’équipe de Montréal cherchera vraisemblablement à apporter du renfort solide à la défense.
Pour ce qui est des joueuses Américaines, on retrouve, entre autres, Hannah Bilka et Cayla Barnes. Celles-ci ont évolué ensemble au départ à Boston College, pour ensuite terminer leur parcours dans le circuit universitaire Américain à Ohio State. Les deux possèdent de l’expérience en équipe nationale lors des championnats mondiaux et Barnes a également participé aux Jeux olympiques de 2022 et 2018. Elles ont remporté le championnat national de la NCAA cette année.
Izzy Daniel, récipiendaire de l’année 2024 du trophée Patty Kazmaier (remis à la joueuse par excellence de la NCAA), sera aussi à surveiller lors du repêchage. Bien qu’elle n’ait pas d’expérience avec l’équipe nationale Américaine, ses prouesses dans le circuit universitaire méritent certainement l’attention. L’attaquante de 23 ans a récolté un total de 158 points en 124 matchs dans les rangs universitaires.
La traversée de l’Atlantique
Plusieurs joueuses évoluant dans les ligues Européennes, principalement la SDHL, en Suède, tenteront de se tailler une place dans la LPHF.
Parmi les Finlandaises, on retrouve l’attaquante Noora Tulus et la défenseuse Ronja Savolainen. Les deux joueuses évoluaient jusqu’à tout récemment ensemble dans le club Luleå HF de la SDHL depuis 2016, où elles ont été sacrées championnes 7 fois. Avec l’équipe nationale de la Finlande, elles ont sensiblement participé aux mêmes tournois, où elles ont récolté plusieurs médailles de bronze, et une médaille d’argent lors du championnat mondial de 2019.
Également en provenance du Luleå HF, la défenseuse Daniela Pejšová tentera aussi sa chance. La joueuse Tchèque âgée de 21 ans a participé aux derniers Jeux olympiques et terminé la dernière saison dans la SDHL avec 12 points en 34 matchs ainsi qu’une fiche de +34.
La défenseuse Japonaise Aoi Shiga, sœur aînée d’Akane Shiga (qui a évolué avec l’équipe d’Ottawa lors de la saison dernière), fait également partie de la liste. Elle a joué la saison dernière dans la ligue féminine Suisse et compte, tout comme sa sœur cadette, de l’expérience avec l’équipe nationale du Japon, notamment lors des derniers Jeux olympiques, mais aussi des championnats mondiaux des dernières années.
Des produits Québécois
Quelques Québécoises figurent sur la liste des joueuses disponibles pour le repêchage.
La plus notable parmi celles-ci est sans aucun doute Emmy Fecteau. La joueuse de centre a terminé son parcours universitaire dans lequel elle évoluait avec les Stingers de l’Université Concordia. Capitaine de la troupe pilotée par Julie Chu et Caroline Ouellette, la Beauceronne de 25 ans a participé avec son équipe à la finale du championnat national universitaire pendant trois années d'affilée. Elles ont été sacrées championnes nationales en 2022 et en 2024. Cette dernière participation a succédé à la fin d’une saison régulière sans aucune défaite. En 2023, Fecteau avait remporté le prix Isobel Gathorne-Hardy, remis annuellement par Hockey Canada à la joueuse s’étant le plus distinguée au niveau de son leadership, ses valeurs et de sa personnalité.
Rosalie Bégin-Cyr, autre pièce importante de la formation dominante des Stingers s’est également déclarée pour le repêchage. L’attaquante de 26 ans, également originaire de la Beauce, a terminé sa carrière universitaire avec 99 points en 95 matchs.
L’attaquante Sarah-Ève Coutu-Godbout tentera un retour en sol Nord-Américain après avoir passé quelques saisons dans la ligue Suédoise, notamment dans la formation du Frölunda HC.
Kelly-Ann Nadeau et Jessika Boulanger, des Carabins de l’Université de Montréal, sont également parmi les joueuses disponibles.
Toujours plus forte
Toutes les joueuses mentionnées ne sont qu’une infime partie du bassin de joueuses disponibles. Avec 42 joueuses au total qui seront sélectionnées et les signatures de contrats échus qui approchent, la direction de chacune des équipes devra prendre des décisions qui ne pourront certainement pas rendre tout le monde heureux.
Plusieurs joueuses qui avaient un poste lors de la dernière saison se retrouveront probablement sans équipe, les places étant limitées. Force est de constater qu’il s’agit d’une réalité de tout sport professionnel, qui, au fil du temps, rehausse le niveau et pousse les athlètes à se surpasser davantage pour mériter leur place dans les meilleures ligues. On pourrait donc dire que la LPHF sera plus forte qu’hier, mais moins que demain.
Evan Hutchinson
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