Crédit photo: Vincent Levesque Rousseau
Les wildcats de Moncton sont présentement 5e au classement général du circuit Cecchini. L’équipe du Nouveau-Brunswick compte sur une équipe jeune mais très talentueuse mettant en vedette Caleb Desnoyers et Étienne Morin.
L’effectif en chiffre
Tout d’abord, la troupe de Daniel Lacroix compte sur un jeune effectif autant en défense qu’en attaque. Les Wildcats ont d’ailleurs deux des meilleurs marqueurs chez les recrues : Caleb Desnoyers et Julius Sumpf. Caleb Desnoyers est la sensation de la ligue, le futur de la ligue. Âgé de seulement 16 ans et premier choix au total du dernier repêchage, il connait un succès très constant. Après 22 parties jouées, il a déjà récolté 23 points, c’est plus qu’un point par match. Il a 16 ans si je dois le rappeler!
Julius Sumpf n’est pas un nom familier, mais il connait tout de même un succès notable pour Moncton. L’européen de 18 ans en est à ses premiers coups de patins dans la LHJMQ et ça ne semble pas l’effrayer. Le centre de six pieds et deux pouces présente une fiche de 27 points en 27 rencontres.
Si l’habitude veut que les joueurs de 20 ans soient les plus dominants dans une équipe, les Wildcats s’en moquent. Quand on regarde leur alignement, ce qui saute aux yeux c’est le nombre de joueurs de 18 et 19 ans qui performe au-dessus des attentes. Dans les 19 ans performants on compte Yoan Loshing qui est dans les meilleurs marqueurs de la ligue cette saison avec 34 points en 22 rencontres. À l’attaque, Miles Mueller et Thomas Auger ont aussi un excellent rythme de production.
Le temps sera le meilleur ami de cette formation de la division des Maritimes qui compte 16 joueurs de moins de 19 ans. Ce qui rend ce chiffre digne de mention c’est la qualité de ceux-ci. Notamment Vincent Collard, Preston Lounsbury et l’espoir des Flames de Calgary : Etienne Morin.
Les forces et les faiblesses
Pour débuter, les forces de ce club sont multiples, mais les plus marquantes seront soulignées. Leur plus grande force est le bon mélange entre le talent et le travail. Certains excellents joueurs au niveau junior peuvent avoir tendance à se trainer les pieds en défense ou de ne pas faire le deuxième effort. Ce n’est pas le cas dans le top six de cette équipe, Loshing est très rapide et on le voit souvent parmi les premiers de retour en défense. Desnoyers et Mueller sont des joueurs très complets en qui l’entraineur peut faire confiance pour jouer dans les trois zones. Ça peut sembler ennuyant comme force d’une équipe mais c’est ce genre de détail qui fait la différence sur la longue route.
Ensuite, la vitesse de ce club est assez impressionnante. Ils sont partout sur la patinoire, premier en échec avant et premier de retour en défense. Alex Mercier et Thomas Auger sont la troisième roue de leurs trios respectifs mais sont probablement la roue la plus importante. Ils utilisent leur vitesse pour déranger l’adversaire et font la « job sale » pour créer des opportunités aux joueurs comme Desnoyers et Loshing. La vitesse fait une grande différence dans l’énergie des joueurs, ils brûlent leurs adversaires à la longue. Pour le capitaine, c’est ça leur identité ; « Le physique et la vitesse, c’est notre game. » (Yoan Loshing).
Cependant, comme toutes les équipes, ils ont des faiblesses qui se démarquent. D’abord, la troupe du Nouveau-Brunswick accorde plus de buts que les autres équipes qui aspirent aux grands honneurs. Pourtant, ils ont une bonne défense qui s’appuie sur deux joueurs repêchés en Oscar Plandowski (Détroit) et Étienne Morin (Calgary). Leur désavantage numérique est parmi les plus performants, mais ils accordent tout de même beaucoup de buts. Le problème que je vois se situe entre les poteaux. Jacob Steinman est le partant à 19 ans et n’en fait pas assez, selon moi. Il a une fiche de 13 victoires contre 7 revers et accorde 3,1 buts par match. Son équipe performe et ce n’est pas une alerte rouge mais cela reste une faiblesse. Si les Cats veulent faire un bout de chemin en séries éliminatoires, ils ne pourront pas compter sur un gardien qui sous-performe. Le positif de son côté est qu’il voit beaucoup de glace et que ses performances sont quand même acceptables. Le gardien a obtenu 21 départs sur 28 parties jouées ce qui est assez impressionnant. Une chose est sûre, il sera prêt pour les longues séquences de départ en séries éliminatoires.
Pour finir, le rouge-blanc-bleu étant une jeune équipe cela peut être une bonne chose mais aussi être un point faible. Certains diront que les jeunes ont le temps de prendre du galon avant les moments importants, ce qui est une bonne chose. D’autres diront que l’équipe manquera d’expérience et que trop de jeunes c’est comme pas assez. Je crois sincèrement que, cette saison, les jeunes vont s’améliorer, mais à la longue il y aura un manque d’expérience. En revanche, l’an prochain, ils seront fin prêts pour vivre la grosse saison ; « Écoute, d’après moi l’an prochain on va être très bon et cette année aussi. » (Yoan Loshing). C’est la beauté de la chose dans le hockey junior, le développement est très rapide ou inexistant.
Les Wildcats de Moncton sont-ils surévalués ?
Absolument pas. Les Cats sont 5e au classement général et tant qu’à moi ça pourrait être mieux de leur côté. Il faut comprendre qu’il y a toujours des doutes qui tournent autour des équipes des maritimes puisqu'on a moins la chance de les voir jouer. Cela-dit, je pense que les Wildcats ne doivent pas être sous-estimés par les amateurs des autres divisions.
Cette équipe mérite son succès, ils sont premiers au classement pour l’avantage numérique et invaincus lorsqu’ils marquent le premier but (11-0). L’avantage numérique de Daniel Lacroix peut compter sur deux excellentes vagues avec Loshing et Desnoyers sur la première ainsi que Mueller et Sumpf sur la deuxième. Selon Yoan Loshing, c’est le travail qui fait le succès de l’avantage numérique ; « On amène beaucoup de puck au net et on travaille assez fort pour aller récupérer les loose pucks, donc c’est ça qui fait notre succès. ».
Bien que leur division soit considérée comme la plus faible autour de la ligue par les amateurs et les experts, leur fiche à l’étranger est assez impressionnante. En effet, Moncton affiche un meilleur rendement sur la route qu’à la maison (10-1-1), mais les grands voyages ne sont pas commencés. Le doute plane encore puisqu’ils n’ont pas affronté d'excellents adversaires à l’étranger, à l’exception d’Halifax. Ce qui a fait le plus peur, de leur côté, aura été le revers de 11-1 contre Drummondville et 6-0 contre Rouyn-Noranda. Mon opinion reste la même, les Wildcats de Moncton ne sont pas surévalués et font partie de l’élite du circuit Cecchini. Encore une fois, le meilleur est à venir.
Visite à Sherbrooke
Moncton était au palais des sports pour la première fois de la saison. La partie du 7 décembre 2023 s’est terminée par l’écrasante marque de 6-3 en faveur des visiteurs. Les choses se sont passées comme elles se devaient, Yoan Loshing et Caleb Desnoyers ont été les meilleurs joueurs sur la patinoire. Le gardien Jacob Steinman n’a pas été excellent mais récolte tout de même la victoire.
La vitesse des Cats était simplement trop pour le Phoenix qui n’a pas connu son meilleur match « Ça a été un match difficile pour nous autres et on a laissé Sam St-Hilaire à lui seul trop souvent. » (Gilles Bouchard). Lorsque questionné sur ce qu’ils s’attendaient des Wildcats après la préparation d’avant-match, Christophe Rondeau n’était pas surpris « Ils commencent leur voyage ici et c’est une équipe qui a de bonnes statistiques sur la route, ils ont joué un bon match de route. ». Pas de surprise pour personne, les Wildcats sont une excellente équipe de hockey qui cherchera à continuer de le prouver tout au long de la saison.
Émile Beausoleil
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