Lundi dernier, les six équipes de la LPHF ont procédé au repêchage pour la première fois depuis l'exercice inaugural. Quels sont les nouveaux visages qui intégreront l'équipe de Montréal?
Quelques heures avant le repas principal, la directrice générale de la formation Montréalaise, Danièle Sauvageau, nous a servi toute une entrée: l'attaquante Suédoise Lina Ljungblom a signé un contrat de trois ans avec l'équipe. La joueuse âgée de 22 ans, qui évoluait au sein du club MoDo Hockey dans la SDHL, avait été sélectionnée par Montréal lors du repêchage inaugural en septembre 2023. Il s'agissait-là du tout dernier choix au total de cet exercice.
Comme elle avait encore une saison de contrat à compléter au sein du club de son pays natal, elle n'a pas pu rejoindre immédiatement les rangs de la LPHF. Ljungblom a très bien profité de cette dernière saison, car elle a été sacrée joueuse par excellence de la SDHL. Elle a terminé la saison régulière avec 23 buts et 23 mentions d'aide en 36 matchs et avait également participé au dernier championnat mondial avec l'équipe nationale de Suède.
1ère ronde: Cayla Barnes, Ohio State (NCAA), États-Unis
La défenseuse Claire Thompson ayant déjà été sélectionnée, Montréal, cherchant vraisemblablement à renforcer sa défense, s'est alors tournée vers un des choix les plus logique pour ce rôle et a opté pour la défenseuse Cayla Barnes. Originaire de Californie, Barnes a passé 4 saisons à Boston College, avant de transférer pour jouer sa dernière saison dans le circuit universitaire Américain avec les Buckeyes d'Ohio State. Lors de de sa saison ultime dans le circuit, elle a remporté avec son équipe le championnat national universitaire.
À 25 ans, elle termine son parcours universitaire avec 111 points (dont 80 mentions d'aide) et une fiche de +112 en 170 parties. En parallèle, elle a remporté deux médailles olympiques (or, argent), cinq médailles aux championnats mondiaux (2 or, 3 argent). Plus petite (5'2") mais costaude, Cayla Barnes est une joueuse rapide et fonceuse. Sa présence sur la patinoire devrait se faire sentir dès ses premières minutes chez les professionnelles.
2e ronde: Jennifer Gardiner, Ohio State (NCAA), Canada
Autre produit de la machine victorieuse des Buckeyes d'Ohio State, l'attaquante Jennifer Gardiner a été l'élue de Danièle Sauvageau pour la deuxième ronde. Âgée de seulement 22 ans, la joueuse originaire de Colombie-Britannique a complété son séjour dans la NCAA avec 171 points en 176 matchs. Elle a été nommée capitaine de la formation avant le début de la saison victorieuse. En 2023, année où elle a terminé en tête de sa formation en nombre de points (57), elle figurait parmi les 10 finalistes pour le prix Patty Kazmaier, remis annuellement à la joueuse par excellence du circuit.
3e ronde: Abby Boreen, Minnesota (LPHF), États-Unis
Contre toute attente, l'attaquante Abby Boreen, qui a passé la saison dernière comme réserviste dans l'équipe du Minnesota de la LPHF, a été sélectionnée par Montréal au troisième tour. Boreen a joué 9 parties lors de la saison régulière, où elle a récolté un but et 4 mentions d'aide. Elle avait également pris part aux cinq matchs de la série éliminatoire opposant son équipe face à celle de Toronto, où elle a obtenu une mention d'aide.
Pourquoi une joueuse ayant déjà joué dans la LPHF se retrouve-t-elle dans le repêchage? Le cas de Boreen est particulier: étudiante à temps plein lors de la saison inaugurale, elle n'était pas éligible pour signer un contrat standard avec l'équipe. Elle n'avait pas été repêchée lors du premier exercice et devait donc refaire l'exercice afin d'être éligible pour jouer au sein de la ligue.
Avec cette sélection, Montréal ajoute dans son effectif une joueuse possédant de l'expérience très considérable dans la LPHF, capable de contribuer en désavantage numérique et de prendre part à des jeux qui se terminent dans le fond du filet adverse.
4e ronde: Dara Greig, Colgate (NCAA), Canada
L'attaquante Dara Greig a passé ses deux premières saisons dans la NCAA avec les Badgers de l'Université du Wisconsin avant de transférer à Colgate pour y jouer ses deux dernières saisons, sous le leadership de Greg Fargo, récemment nommé entraîneur-chef de LPHF New York. Lors de son parcours universitaire, elle a joué 175 matchs, moyenné 0.75 points par partie et terminé avec une fiche de +94.
5e ronde: Anna Wilgren, Wisconsin (NCAA), États-Unis
La défenseuse Anna Wilgren a joué quatre saisons avec les Mavericks de Minnesota State, où elle fut la capitaine. Subissant après seulement trois matchs une blessure qui a mis fin à sa saison 2022-2023, elle a fait son retour au jeu avec les Badgers de l'Université du Wisconsin pour sa dernière saison d'éligibilité dans la NCAA. Âgée de 24 ans, l'Américaine a pris part à un total de 131 parties et récolté 66 points dans les rangs universitaires.
6e ronde: Anna Kjellbin, Luleå HF (SDHL), Suède
Il est n'est pas déraisonnable de croire que Danièle Sauvageau avait l'intention de sélectionner Emmy Fecteau avec son choix de 6e ronde, puisque l'attaquante originaire de la Beauce a été sélectionnée par New York plus tôt dans cette ronde et que la table Montréalaise a demandé un temps d'arrêt avant d'annoncer sa sélection.
Finalement, l'élue de cette ronde est nulle autre que la défenseuse et vétérante Anna Kjellbin. Âgée de 30 ans, la capitaine de l'équipe nationale de la Suède est la dernière des quatres joueuses du Luleå HF disponible pour le repêchage à avoir été sélectionnée. Elle aura ainsi la chance de traverser l'Atlantique avec sa conjointe et coéquipière de longue date, Ronja Savolainen, qui avait été sélectionnée en 2e ronde par Ottawa.
Pionnière de l'ère moderne du hockey féminin Suédois, Kjellbin évoluait au sein de la SDHL (anciennement nommée Riksserien) depuis l'âge de 15 ans. Elle y a disputé 450 parties en saison régulière ainsi que 78 matchs en séries éliminatoires. Avec cette sélection, Danièle Sauvageau ajoute à l'équipe une athlète très expérimentée possédant un leadership indéniable. À 30 ans, elle a certainement encore plusieurs saisons de hockey à inscrire dans le livre déjà bien garni que représente sa carrière.
7e ronde: Amanda Kessel, États-Unis
Sélection surprenante et qui a fait couler beaucoup d'encre, la vétérante Amanda Kessel représente l'avant-dernier choix au total du repêchage 2024 de la LPHF.
Différentes rumeurs ont circulé. L'une d'entre elles stipule que Kessel allait devenir la prochaine DG de l'équipe du Minnesota, suite à l'étrange saga menant Natalie Darwitz hors du bureau-chef de l'organisation. Cependant, les joueuses avaient jusqu'à dimanche le 9 juin au soir pour se retirer de la liste des joueuses disponibles, chose que Kessel n'a pas faite. Elle n'était pas présente à l'événement du repêchage.
L'autre rumeur, aux allures beaucoup plus alarmantes: il semblerait qu'Amanda Kessel n'est intéressée à jouer que pour une seule et unique équipe: celle de Boston, dont sa belle-sœur, Courtney Kessel, est l'entraîneuse-chef. Pire encore, selon la rumeur, ce fait était connu au sein de la ligue, ce qui expliquerait pourquoi elle n'avait pas été repêchée.
Si la rumeur est vraie, alors pourquoi Danièle Sauvageau aurait-elle fait cette sélection aux allures jobarde?
Il s'agirait d'un risque calculé qui offre les possibilités suivantes: soit Kessel signe et joue à Montréal, soit elle refuse. Si elle refuse, alors aucune autre équipe ne peut négocier un contrat avec elle, sauf si Montréal procède à un échange. Dans ce cas, du point de vue Montréalais, Kessel deviendrait un investissement avec comme potentiel retour une joueuse qui aurait une valeur supérieure à celui du choix de 7e ronde qui a été utilisé pour obtenir Kessel. Le choix de Sauvageau semble être de nature stratégique d'abord et avant tout.
Place à la deuxième transformation
D'autres exercices qui vont tout autant influencer l'apparence qu'auront les équipes de la LPHF vont s'effectuer lors des prochains jours: l'ouverture du marché des joueuses autonomes aura lieu le 21 juin.
L'équipe de Montréal compte une majorité de joueuses dont les contrats n'étaient que d'une saison et qui doivent être reconduits si l'équipe souhaite éviter qu'elles deviennent joueuses autonomes. Il est clair que ce ne seront pas toutes ces joueuses qui recevront une offre, et ce ne seront peut-être pas toutes celles qui recevront une offre qui vont vouloir signer et rester.
À quoi ressemblera le portrait que Danièle Sauvageau est en train de peindre? En peinture comme en sports, le résultat final n'est pas toujours celui qu'on espère, mais cela ne veut certainement pas dire qu'il est raté.
Place à l'artiste!
Comments