Crédit photo: Vincent Rousseau-Lévesque
Gabriel D’Aigle ne connait malheureusement pas son meilleur début de saison avec les Tigres de Victoriaville en 2023-24. Dans l’ombre de Nathan Darveau, le jeune prodige peine à recevoir des départs. Sur la route, le dimanche 10 décembre, Gabriel a livré une performance qui lui fera certainement beaucoup de bien.
Ai-je vraiment besoin de présenter Gabriel D’Aigle? Sans aucun doute l’un des joueurs les plus médiatisés de la dernière année puisqu'à 15 ans, il effectue ses premiers pas dans la LHJMQ. Le natif de Sorel-Tracy fait parler de lui partout sur la planète hockey, il se trouvait d’ailleurs parmi les meilleurs espoirs du repêchage de 2025. Lors de sa sélection au deuxième rang au total de l’encan 2022 du circuit Cecchini, on parlait de lui comme le meilleur gardien québécois depuis le grand Marc-André Fleury. Rien de moins! C’était mérité vue ses dominantes performances dans le circuit M18 AAA. Il a le gabarit, la vitesse et l’instinct. Il a tout pour être un grand gardien de but dans le futur, autant dans la LHJMQ que dans la LNH. Gabriel D’Aigle ne connait tout de même pas le succès espéré, cette saison. Le gardien des Tigres de Victoriaville est pris dans un duo qui ne l’avantage pas. Le développement d’un gardien de but est un long processus, mais un gardien de sa trempe se doit d’être devant le filet le plus souvent possible. Il est présentement victime du succès de Nathan Darveau, son collègue entre les poteaux.
Un duo trop talentueux
Premièrement, ce n’est pas une critique de la gestion des gardiens de but fait par l’organisation des Tigres de Victoriaville. À leur place j’aurais fait la même chose. Dans cette ligue, l’histoire l’a souvent rappelé, pour gagner ça te prend deux bons gardiens de but. Cependant, un espoir de qualité comme le numéro vingt des Tigres, je le répète, doit jouer le plus de fois possible. Nathan Darveau a été nommé le meilleur gardien de la Ligue canadienne de hockey (LCH) l’an dernier et cette saison il est encore excellent. Victoriaville ne peut se permettre de se passer de ce gardien s’ils veulent faire un long parcours d’après saison.
Sans surprise, la position de gardien de but en est une qui se joue beaucoup dans le mental. C’est dur pour un gardien de but de prendre confiance alors que son coéquipier ne commet aucune erreur. La marge de manœuvre est très mince du côté de D’Aigle qui doit être excellent à chaque fois qu’il est devant le filet s’il ne veut pas réchauffer le banc pour quelques rencontres consécutives. Les performances en deçà des attentes peuvent être expliquées, d’une part, par ce jeu mental. En revanche, Gabriel a sa part de faute, il doit être meilleur s’il veut atteindre les objectifs et les attentes fixés.
Pour le bien du joueur et de l’organisation, je pense qu’un échange serait bénéfique pour les deux camps. Du côté du cerbère, il obtiendrait sa chance de voir plus de glace et de peut-être même s’établir comme un premier gardien dès la fin de la saison 2023-24, à 17 ans. Du côté des Tigres, on mettrait la main sur le gros lot, un ou deux joueurs de qualité pour aider l’équipe à performer en séries éliminatoires en plus d’une poignée de choix au repêchage. L’équipe qui est dirigée par Kevin Cloutier, un routier dans le circuit, saura sans aucun doute comment trouver un compromis. Une chose est sûre, c’est le temps d’agir!
Un jeune duel à Sherbrooke
En l’absence de Samuel St-Hilaire et avec la blessure de Mathys Routhier, c’était Ludovick Lemonnier qui avait la lourde tâche d’affronter les Tigres de Victoriaville. Du côté de la troupe de Carl Mallette, Gabriel D’Aigle était d’office.
Ludovick Lemonnier est un gardien affilié qui a fait son apparition avec l’équipe il y a plus d’un mois, pour pallier la perte de Routhier. Le gardien de but de 17 ans évoluait plus récemment avec les Rangers de Montréal-Est dans la LHJQ ; « C’est vraiment un gros saut. Ici (LHJMQ), c’est plus rapide, plus intense, plus gros, mais en dehors de ça je fais de mon mieux pour m’adapter. » rapporte Ludovick Lemonnier au sujet de son adaptation.
Il a obtenu un seul départ avec le Phoenix, qui s’est terminé par la marque de 7-3 contre les puissants Voltigeurs de Drummondville. Le numéro 41 récolte la défaite par la marque de 7-5 dans une performance de 17 arrêts. Il a connu une bonne première et deuxième période mais a certainement laissé passer des buts qu’il aimerait revoir en troisième période. Malgré la défaite, celui qui est un choix de 5e ronde par le Phoenix, a démontré de belles choses. Encore ce soir, il faisait face à une équipe du haut de classement.
« Les gars devant moi ont fait une vraiment belle game. Ce n’était pas évident, mais c’est sûr que ma troisième période n’était vraiment pas acceptable. »
De son côté, Gabriel D’Aigle a été solide. Il faisait face à une équipe qui avait soif de victoire et qui a totalement dominé la partie. En l’absence de Noah Warren qui a quitté pour le camp d’entrainement d’équipe Canada junior, la défensive des Tigres n’a pas connu ses meilleurs moments. Le pointage ne reflète pas du tout la performance du prodige, il a sauvé son équipe, ce soir. Il récolte la victoire avec une performance de 32 arrêts et en accordant 5 buts. D'Aigle se dit d'ailleurs satisfait de sa performance « Je trouve que ça quand même bien été pour moi, j’ai fait de gros arrêts et puis je suis content pour moi. Je ne penserais pas [que le résultat reflète ma performance], tous les buts ont été marqués en surnombre et on avait de la misère à ne pas prendre de pénalités, mais ce sont des choses qui arrivent. »
En bref, ça aura été une dure semaine de travail pour les deux équipes. Trois défaites en quatre soirs pour Sherbrooke et une longue semaine pour les Tigres qui jonglaient entre les virus et les défaites ; « Je ne veux pas dire d’excuses, mais avec l’influenza tous les joueurs étaient malades et on n’a pas pratiqué de la semaine. Donc, ça reflète notre semaine, mais on a quand même bien performé. » (Gabriel D’Aigle).
Du côté de Sherbrooke, une longue la route les attend, alors qu’ils affronteront les Huskies de Rouyn-Noranda et les Foreurs de Val d’Or, les 15 et 16 décembre.
Émile Beausoleil
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